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[Critique] Jimmy's Hall

Publié le par Pauline Roux

Réalisé par Ken Loach.

Sorti le 2 juillet 2014.

[Critique] Jimmy's Hall

            Depuis quelques films (Looking for Eric, La Part des Anges), Ken Loach parvient à trouver un équilibre parfait entre le cinéma social qu’il affectionne tant, et la dose d’optimisme qui faisait parfois défaut dans certaines de ses œuvres.

            En 1932, Jimmy (Barry Ward, grande révélation !) revient dans son village natal du Comté de Leitrim, en Irlande, après un exil de 10 ans. Très vite, il est sollicité pour remettre en état le « hall » dont il s’occupait avant son départ. Ce hall est un lieu d’échange, d’enseignement (musique, danse, menuiserie, etc…), qui se transforme régulièrement en dancing. Il permet donc aux habitants des villages environnants de se réunir, de se divertir, de s’amuser tout en oubliant la misère et la violence, omniprésentes depuis la guerre civile menée contre les Anglais (1918-1921). Dans Jimmy’s Hall, la plus grande violence provient des réactions de l’église catholique et du Père Sheridan, qui voit d’un très mauvais œil la réouverture du hall. Pour cet homme, l’endroit est une source de dépravations . L’Eglise cherche à tout prix à contrôler les mentalités. Elle utilisera donc tous les leviers possibles pour faire fermer le hall. Tout le film décrit la résistance de ceux qui refusent d’abandonner le hall ; seul espace où ils sont libres de penser, de s’exprimer, de s’amuser. Les scènes qui montrent cet affrontement sont d’une grande violence. Elles soulignent la détresse du peuple irlandais et l’hypocrisie de l’Eglise. On comprend alors pourquoi tant de familles se sont exilées aux Etats-Unis !

Barry Ward, qui crève l'écran dans le rôle de Jimmy.

Barry Ward, qui crève l'écran dans le rôle de Jimmy.

        En quittant l’Angleterre pour poser ses caméras en Irlande, Ken Loach reprend la démarche de Land and Freedom (qui se déroulait en Espagne, pendant la guerre civile). Il analyse parfaitement les conséquences du conflit anglo-irlandais, en adoptant le point de vue des « sinistrés », de ceux qui en subissent les pires effets (famine, chômage). La photographie rend hommage aux magnifiques paysages irlandais. Mais elle quitte souvent ses tonalités vertes pour créer très clairement deux espaces distincts, à l’intérieur et en dehors du dancing. Au début du film, le hall est filmé dans des nuances plutôt froides, tandis que l’extérieur paraît plus chaud. Au fur et à mesure que le film avance, la palette s’uniformisent pour rassembler les deux espaces, soulignant ainsi la renaissance du lieu mais aussi des habitants. Le film est intelligemment filmé et mis en scène, avec deux séquences vraiment remarquables. Une scène de danse tout d’abord, qui n’est pas sans rappeler celle entre Robert Redford et Kristin Scott Thomas dans L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Jimmy et Oonagh, son amie de toujours, dansent un slow, éclairé dans la nuit par une lumière froide. La lumière est belle, leurs pas lents et érotiques. A faire tomber n’importe quel spectateur (et spectatrice !). La deuxième séquence est particulièrement ingénieuse, et utilise un montage parallèle*, que l’on pense tout d’abord alterné, pour mettre face à face une scène collective de fête et le sermon du Père Sheridan. La séquence est ingénieuse et nous frappe en pleine tête.

            En ponctuant son film de moments gracieux, forts ou drôle, Ken Loach trouve là le meilleur moyen de raconter cette histoire tout en rendant compte des conditions sociales et culturelles des Irlandais de l’avant guerre. Jimmy’s Hall fait partie de ces films qui rendent le spectateur plus intelligent.

                   Pauline R.

 

* Le montage parallèle associe deux plans sans simultanéité temporelle, alors que le montage alterné associe deux plans qui se déroulent dans le même espace temps.

 

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